Bienvenue!

Bienvenue à tous sur mon petit cahier numérique, un peu autobiographique, au cours duquel je vais vous décrire certaines journées de mon existence. Le seul point commun entre toutes ces journées: ma présence dans un stade.


Bonne lecture et n'hésitez pas à me commenter et/ou me contacter!

jeudi 19 avril 2012

La mia esperienza del Calcio: 1ère partie


Udine, 07 avril 2012


Une invitation à un mariage en Italie força ma femme, mon fils et moi, à organiser 10 jours de vacances dans un pays que je n’avais encore jamais visité.
Ce que ma femme ne savait pas encore c’est que cela avait également débloqué un mot dans mon esprit : calcio.

Ce championnat jadis le plus regardé et surveillé au monde conservait toujours un attrait non négligeable à mes yeux. Un rapide regard croisé sur les dates et le lieu de notre séjour ainsi que sur le calendrier des séries A et B (les 2 divisions professionnelles italiennes) me permis de sélectionner deux candidats à ma venue : le stadio Friuli d’Udine pour le premier weekend et le stadio Marc Angelo Bentegodi de Vérone pour le milieu de semaine suivante.

Le jour du départ approchant, je me penchai sur les horaires exacts des matchs pour déterminer comment baptiser footbalistiquement mon cher fils. La première rencontre devait se dérouler le samedi après-midi tandis que la deuxième avait lieu le mardi soir suivant.
La décision fut évidente, on se déplacera en famille à Udine mais j’irai seul découvrir Vérone en nocturne.

L’étape suivante consistait à obtenir les billets. Un coup d’œil rapide aux affluences moyennes des deux clubs recevant (bien inférieures à la capacité de leurs stades respectifs) aurait du me permettre de ne pas paniquer et d’attendre sereinement d’acheter mes billets le jour du match aux portes du stade. Malheureusement, je ne jetais pas ce coup d’œil.
Les sites internet des deux clubs, l’Udinese et le Chievo Verone ne vendent aucun billet en ligne, préférant conserver les traditions ancestrales de la vente unique aux guichets du stade.
Je fus alors contraint de passer par un organisme indépendant spécialisé dans la réservation de billets pour divers évènements sportifs. Moyennant une certaine majoration sur le prix original du billet désiré, ils s’occupent pour vous de dénicher les billets souhaités et de les mettre en attente là où vous le désirez (stade, hôtel…).
Le service fut ici très efficacement rempli. Dans les deux cas, les billets m’attendaient là où on l’avait décidé et ils furent même très aimables lorsque je compliquai ma demande en voulant introduire un enfant de moins d’un an dans un stade…

Les préliminaires remplis, nous voici en famille sur la route d’Udine pour le premier jour des vacances, dans notre belle voiture de location italienne (une Lancia, pas une Lamborghini…).
Une brève visite du centre ville était prévue avant de s’orienter vers le stadio Friuli mais une faille dans notre organisation avec notre bambino nous fit prendre du retard et nous poussa à ne voir d’Udine que son stade.

Quoique, affirmer l’avoir vu semble légèrement exagéré, l’apercevoir semble étymologiquement être plus correct. Je m’explique.
Depuis notre atterrissage sur la piste de l’aéroport de Venise la veille au soir, nous n’avions vu sur le pare-brise de notre voiture, que de l’eau. Il pleuvait en continu, d’une manière suffisamment violente pour vous faire regretter la vie à Londres…
Bien entendu, la situation s’aggrava à l’approche du coup d’envoi. Je courrai récupérer les billets au guichet « invités » comme convenu avec l’entremetteur, avant de devoir nourrir toute la famille sans sortir de la voiture.
C’est équipés de vêtement perméables et uniquement d’un petit parapluie pour trois que nous prenions la direction de notre tribune, bien entendu non couverte. Notre progéniture était de loin la plus heureuse, installée contre sa maman dans une écharpe de portage et enfermé sous l’épais manteau de celle-ci, notre bébé ne craignait ni le froid ni la pluie. Il se sentait même tellement bien qu’il n’ouvra pas l’œil une seule seconde pendant toute la durée de notre présence dans l’enceinte.



L’accès au stade se fit aisément mais pas sans surprise. Un premier filtrage consistait à vérifier l’identité des entrants. En effet, chaque billet étant nominatif, une ligne de stadiers était employée à vérifier scrupuleusement les papiers d’identité de tous les spectateurs.
Le second filtre, plus traditionnel, consistant en la vérification de la tribune sélectionnée et d’une fouille plus ou moins efficace était quant à lui inexistant.
La grosse boule de 7kg masquée sous le manteau de ma femme ne fut pas examinée, pas plus que son épais sac à main, et une fois passé le portillon de vérification du code barre imprimé sur notre billet, nous avions tout loisir de choisir notre emplacement, à l’exception bien entendu de la tribune présidentielle (la seule bénéficiant d’une petite toiture dans le stade).

Les conditions climatiques ne s’améliorant pas, la couverture grise semblant s’installer de plus en plus bas dans le ciel italien, nous prîmes la décision de vivre l’avant match dans les coursives, à l’abri sous les escaliers de béton.
Femme et enfant décidèrent de rester abrités lorsque le match débuta alors que je pris place sur un siège mouillé pour assister au spectacle.

Mon premier coup d’œil fut pour les deux virages.
La curva nord réservée aux supporters locaux était assez remplie et très colorée grâce à la mise en place involontaire d’un petit tifo parapluies à l’effet sympathique. Le noyau dur des ultras en bas de ce virage semblait contenir une centaine de membres actifs mais peu bruyants.
De l’autre coté, la curva sud allouée aux visiteurs venus de Parme, était particulièrement vide, avec au grand maximum 30 ultras positionnés en haut du virage avec un désert de gradins en béton autour d’eux.

La rencontre avait alors débuté et s’avérait être d’un très pauvre niveau technique, en partie à cause de l’état du terrain, inondé, qui décidait à sa convenance d’accélérer ou de freiner violement la course du ballon.

En dehors des cris d’extase de tous les italiens qui découvrent la présence d’un « picolo bambino » sous le manteau de ma femme, 2 faits vinrent égayer cette première période.

Tout d’abord, la particularité italienne faisant que durant le weekend de Pâques, toute activité sportive ou commerciale était bannie, obligeant l’ensemble des matchs à se dérouler ce samedi après-midi à la même heure.
L’Udinese étant à ce moment de la saison en chasse pour la troisième et dernière place qualificative pour la prochaine ligue des champions avec 4 autres clubs. L’écran géant (un seul et unique, au dessus de la tribune visiteur) affichait l’évolution des scores sur les autres pelouses et les supporters locaux accueillaient avec de grands cris de joie les buts inscrits par les adversaires des clubs avec qui ils étaient en lute.

Ensuite, malgré le niveau de jeu atroce exhibé sur la pelouse, un léger grondement se faisait entendre à chaque fois qu’un joueur local se trouvait en possession du ballon. Je profitai de la présence temporaire à mes cotés, sous une pluie de plus en plus gênante, de ma famille pour leur expliquer que le joueur en question était la légende locale, Antonio Di Natale.
Celui-ci était chaque année le meilleur buteur du club depuis qu’il l’avait rejoint en 2004 et avait comblé les supporters en refusant à maintes reprises les offres alléchantes de clubs italiens bien plus huppés.

Dès l’entame des arrêts de jeu de la première mi-temps, désabusé par l’humidité de mon corps tout entier, je rejoignis femme et enfant dans les coursives pour proposer de battre en retraite et d’interrompre cette tentative idiote de tomber malade dès le début de nos vacances.

J’eus juste le temps d’entendre le stade se lever pour l’ouverture du score par le ghanéen Asamoah (encore un) avant de rejoindre notre voiture, à l’abri de la pluie, du vend et du froid.

Ce n’est qu’une fois de retour à notre appartement, en regardant les informations sur le télétexte (si, ça existe encore !) que je sus le score final (3 buts à un en faveur de l’Udinese) et que j’appris que Saint Antonio d’Udine en avait profité pour inscrire son vingtième but de la saison de fort belle manière.


En conclusion, après seulement 45 minutes inconfortables, à observer un match de bas niveau avec des tribunes à moitié vides et sans ambiance, je peux considérer ma première expérience italienne comme relativement mauvaise. Heureusement une chance était donnée au calcio de se racheter rapidement à mes yeux…

1 commentaire:

  1. Elle est bien sympa ta femme d encaisser ça avec toi...
    Vite, la suite!

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