Bienvenue!

Bienvenue à tous sur mon petit cahier numérique, un peu autobiographique, au cours duquel je vais vous décrire certaines journées de mon existence. Le seul point commun entre toutes ces journées: ma présence dans un stade.


Bonne lecture et n'hésitez pas à me commenter et/ou me contacter!

mercredi 25 avril 2012

La mia esperienza del Calcio: 2ème partie


Vérone, 10 avril 2012


            Trois jours après ma plutôt triste découverte du championnat italien, était prévue une deuxième incursion.
Le théâtre était le stadio Marc'Angelo Bentegodi de Vérone et la représentation voyait le Chievo Verone affronter le grand Milan AC.

J’avais cette fois-ci décidé d’effectuer seul le déplacement, pensant judicieusement qu’infliger à ma femme un second match en une demi-semaine serait une mauvaise idée. Mon fils resterait également en retrait cette fois-ci, le match se déroulant à un horaire où il est à cet âge supposé dormir dans son lit.
Je pris le volant de ma rutilante voiture italienne en fin d’après-midi et profitait du très agréable mariage entre le GPS et le régulateur de vitesse sur les 150km d’autoroute qui me séparaient de ma destination.
J’arrivai dans les environs du stade avec une belle avance sur l’horaire fixé pour le coup d’envoi mais me fis une belle frayeur lorsque la réserve de carburant se mit à crier et que toutes les stations services de la ville avaient à la fois leurs guichets fermés et des machines refusant ma carte bleue… Cinq stations services et une machine automatique acceptant le liquide plus tard, je me parquais dans une ruelle que j’estimais d’après les souvenirs qu’il me restait de la lecture du plan de la ville, être à un bon kilomètre du stade. L’horloge indiquait alors coup d’envoi moins quinze minutes.

Déterminé à ne pas manquer les festivités liées à l’entrée des joueurs et au coup d’envoi, je marchai rapidement en direction du stade tout en dévorant le sandwich qui me servait de diner.
Deux cent mètres (seulement) et 3 bouchées plus loin, je découvris à l’angle d’une rue l’énorme stade à la belle courbe ovale, qui occupait l’emplacement complet d’un pâté de maison.
L’effet visuel était comparable à celui que l’on ressent en découvrant le Parc des Princes pour la première fois : on peut sentir ou entendre la proximité de celui-ci à une certaine distance mais on ne peut le voir qu’une fois qu’on se retrouve à son pied. Il s’agissait un vrai stade urbain, camouflé dans son entourage.

La récupération de mon ticket se fit une nouvelle fois sans encombre mais non sans sourire puisque l’agent en service à mon guichet, voyant ma carte d’identité française voulu me confier l’enveloppe des réservations faites au nom du seul français qu’il n’avait jamais du croiser près de ce stade, Cyril Théréau, attaquant du club local.
Une fois la confusion réglée grâce à ma belle maîtrise de la langue italo-espagnole, je pus m’installer dans la grande file d’attente donnant accès à la curva sud où je devais passer la soirée.
Encore une fois, à ma grande surprise, la queue était due à la fastidieuse vérification des papiers d’identité de chaque entrant plutôt qu’à une fouille méthodique de ceux-ci. Quelques minutes plus tard, je pu apprécier l’absence totale de personnel pour une éventuelle fouille…



Le moment était alors venu de gravir les marches me menant à la tribune inférieure du virage (si, ici il faut monter pour aller en bas). Ma première impression fut la même que celle me saisissant lorsque je pénètre dans un stade en configuration olympique : « que le terrain me semble loin ! ». En effet, cette embêtante piste d’athlétisme faisait que les deux virages se trouvaient séparés de près de deux cent mètres…
La deuxième impression fut plus positive, puisque je découvris que le stade était couvert, me protégeant de la pluie qui recommençait à tomber…

Je m’installais immédiatement debout juste derrière le groupe qui m’avait immédiatement semblé être celui des ultras locaux, puisqu’ils brandissaient quelques drapeaux et usaient de leur voix en cœur.
Le groupe comprenait une centaine de personnes actives (plus moi) chantant et gesticulant à intervalles réguliers parmi le virage aux trois quarts pleins. Je compris rapidement que le stade était majoritairement rempli par des supporters milanistes, puisque même au sein de la tribune allouée aux ultras locaux, il n’était pas rare de croiser une famille habillée de maillot rossoneros.
A l’autre bout du stade, quatre à cinq mille ultras avaient fait le cours déplacement depuis Milan et remplissaient totalement la curva nord.
L’entrée des joueurs se passa sans animation particulière de notre coté mais avec un basique tendu d’écharpes coté milanais qui confirma l’impression de surnombre en faveur des supporters visiteurs.

Durant tout le match, les joueurs locaux eurent la main mise sur la rencontre mais ne parvinrent jamais à concrétiser leur domination. Ceci permit à mon petit groupe de supporters de ne jamais perdre espoir et de toujours continuer à encourager les joueurs bleus et jaunes.
Les chants et gestuelles étaient quasiment tous des grands classiques de la mouvance ultra, ce qui me permit de ne pas passer pour un touriste au sein du groupe. Un mat au bout duquel était empalée une tête de cochon circulait gaiement en tribune, suscitant de véhéments slogans dont la seule partie compréhensible était le destinataire.
Le grand avant-centre suédois au longs nez cheveux avait semble-t-il un passif négatif avec les supporters véronais (tout comme avec le reste des supporters en Italie et ailleurs), justifiant la symbolique de la tête de porc… Par ailleurs, il fut, tout comme les autres joueurs offensifs du Milan, totalement absent et inutile au déroulement de la rencontre. Une performance digne d’un DNP (« Did Not Play ») dans les statistiques NBA.

L’unique but du match inscrit par Sulley Muntari  en milieu de première mi-temps me permit d’établir un ratio assez précis sur la proportion de supporters milanais présents dans le stade: 80% environ, ce qui réduisait le nombre de fans du club évoluant à domicile à moins de cinq mille personnes…

Les gestuelles et les chants continuèrent jusqu’à ce qu’à dix minutes de la fin de la rencontre, comprenant que la rencontre était dans une impasse, je m’éclipsai pour pouvoir sortir du quartier avant que les milliers de voitures garées sauvagement ne sèment la panique en ville.
Je rejoignis alors ma famille en réévaluant à la hausse mon impression concernant le calcio tout en ne l’enviant guère plus que je n’envie la majorité des supporters de la ligue 1 française. La qualité de jeu ne semble pas plus élevée et l’animation en tribunes peu enviable au regard des deux stades visités.
L’objectif était tout de même rempli, j’avais découvert la série A, ‘era mi calcio experienza !

Note 1 : Une discussion ultérieure avec des italiens m’apprit que le peu de support envers le Chievo était du à l’histoire trop récente de celui-ci et à la concurrence de l’historique club du Hellas Verona, ayant bénéficiant d’une affluence moyenne quasiment comparable à celle du Chievo bien qu’évoluant deux divisions plus bas que celui-ci.

Note 2 : Les puristes apprécieront le fait que Genaro Gattuso dit ‘le chien fou’ soit sorti sur blessure en début de deuxième mi-temps, suite à un tacle très glissé et très appuyé qu’il avait lui-même exécuté…

La fameuse tête de cochon!

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